Championnats du Monde 2011, 10 ans déjà : interview exclusive de Benjamin HENNEQUIN, vice-champion du monde 2011
A l’occasion des 10 ans des Championnats du Monde 2011 en France, retrouvez un entretien exclusif avec Benjamin HENNEQUIN, notre vice-champion du monde 2011.
1. Bonjour Benjamin, 10 ans déjà sont passés depuis ces fameux Championnats du Monde 2011 de Paris, qu’est-ce que tu retiens de cette expérience ?
« Ce que je retiens de cette expérience est la qualité d’organisation de l’événement, orchestrée par Fédération avec l’aide des clubs, des régions et des bénévoles. L’emplacement du lieu de compétitions, d’entraînements et des hôtels, les décoration et enfin l’ambiance tout était parfait. Je suis peut-être chauvin, comme tout bon français, mais mise à part ma grosse performance ce sont mes plus beaux Championnats du monde. Ensemble, grâce à vous, nous avons pu faire une grande fête de l’haltérophilie. »
2. Si on revient 10 ans en arrière, quel était l’objectif pour toi pour ces Mondiaux ?
« L’objectif principal mise en place par la fédération lors de cet événement était un objectif collectif. Nous n’avions récolté très peu voir aucun quota pour les Jeux olympiques lors du mondial 2010. Nous nous devions d’être présent à Paris et nous avions travaillé très dur avec le staff pour réaliser cet objectif. Nos efforts ont été récompensé par la plus belle des manières. Mon objectif personnel passé bien sur après celui de l’équipe de France mais était présent. Retour 1 an en arrière… deux semaines après les mondiaux 2010. Je m’entrainais en dehors des stages de l’Equipe de France, tout seul dans mon club, j’avais besoin d’un œil aguerri sur le plan technique et d’une aide psychologique pour le plan émotionnel (contrôler ses émotions lors de l’approche sur des barres lourdes lors des entraînements et des compétitions pour ne pas dépenser trop d’énergie en dehors du levé de barre). J’ai contacté monsieur COSNARD Patrice (retraité depuis peu) pour qu’il puisse pallier mes besoins, chose qu’il a acceptée avec grand plaisir au vue de mes capacités. Au bout de seulement 3 mois de préparation, mes barres ont explosé, la régularité lors des entraînements était présente et tout ça en travaillant les deux points cités en haut. Le duo de choc composé de Patrice et de l’entraîneur national a fonctionné a merveille. Les résultats étaient présents et pour garder cette dynamique jusqu’aux JO de 2012 je me devais de montrer a la fédération que tout fonctionné. Le contrat était rempli. »
3. Qu’est-ce que cette médaille d’argent a représenté pour toi ? Et qu’est-ce que ça a changé dans ta carrière ?
« Sur le moment, cette médaille a représenté une immense satisfaction. Le fait de pouvoir montrer au monde entier qu’un Français formé à la « française » peut récolter des médailles mondiales, c’est une grande fierté. Je pouvais aussi dire que mon nom faisait parti des grands. Après les JO de 2012, j’ai ressenti une certaine amertume. Je ne devais pas être prêt comme je l’ai été, je devais en garder sous la semelle pour la VRAIE échéance d’une vie de sportif. Il fallait tout de même que je sois présent à chaque grand rendez-vous (France 2011, Europe 2011, monde 2011, France 2012, Europe 2012) pendant une année entière, pour pouvoir continuer de me préparer « à ma manière » avec la permission de la Fédération. Tout ce processus m’a énormément fatigué, pour qu’au final après les Championnats d’Europe 2012 on m’annonce que je devais me plier au système classique d’entraînement ou dans le cas contraire, je ne ferai pas parti du voyage pour les Jeux Olympiques. Une énorme frustration pour moi, et on connaît la suite… »
4. Une seconde place c’est fabuleux dans une carrière, à la maison encore plus, qu’as-tu envie de dire aux générations qui eux vivront les Jeux-Olympiques de Paris 2024 ?
« Les warriors ! Faites le « taff » du mieux que vous pouvez mettez-y de la joie dans la souffrance. Ce sport est dur, très dur, n’ayez aucun regret faites nous rêver. »
5. Quelle est la suite pour toi dans le monde de l’haltérophilie ?
« Depuis que j’ai arrêté l’armée, en dehors du sport, je fais du transport scolaire avec le groupe Keolis. Du coté sportif, j’ai demandé à travailler avec mon ancien club (car le temps me le permet) pour redynamiser la pratique de l’haltérophilie, mais depuis 6 mois je n’ai pas de nouvelle de leur part. Je trouve cela dommage et je ne comprends pas leur silence, j’aurais aimé rendre tout ce que les bénévoles et entraîneurs m’ont apporté quand j’étais jeune. Pour le moment je bouge de temps à autre dans les salles de CrossFit pour leur donner les outils pour faire des meilleurs levés de barre. »