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Equipe de France

Luca BARDIS (Entraîneur national) : « Je ne pouvais pas imaginer mieux pour une première à l’INSEP »

Fraîchement nommé entraîneur national du Pôle INSEP et des Équipes de France Seniors et U20, notre ancien tricolore de 43 ans, Luca BARDIS, entame un nouveau chapitre de sa carrière au sein de la Fédération Française d’Haltérophilie – Musculation. Avant de s’envoler pour la Norvège où se tiendront les Championnats du Monde Seniors 2025 du 2 au 11 octobre, le membre de la fratrie BARDIS revient sur son parcours, ses premiers pas à la tête du collectif senior et les échéances qui l’attendent.

Luca, tu viens d’être officiellement nommé entraîneur national du Pôle INSEP ainsi que des Équipes de France Seniors et U20. Félicitations ! Une nouvelle aventure qui s’annonce passionnante, avec en ligne de mire les Jeux Olympiques 2028 et 2032 ?

C’est le rêve d’une carrière ! N’ayant pas réussi à me qualifier aux Jeux Olympiques en tant qu’athlète, je suis tout de même allé les vivre sur place à Pékin en 2008, à Londres en 2012 et enfin à Paris en 2024. J’ai également eu la chance d’accompagner Anthony COULLET en tant que coach aux Jeux de la Jeunesse 2014 à Nankin (Chine), où il a décroché la médaille de bronze. 

Pour en arriver là, on imagine qu’il a fallu de longues années de travail et d’apprentissage. Peux-tu nous retracer ton parcours ?

J’ai commencé l’haltérophilie en octobre 1994 à Clermont Sports. À cette époque, j’étais encore « pluridisciplinaire » : je pratiquais le football, la gymnastique, le tennis, l’aïkido et le karaté. Des disciplines que je pratiquais déjà depuis plusieurs années. En 1996, je deviens champion de France U15 et me qualifie pour les Championnats d’Europe U16 en 46 kg. Les deux années suivantes, je termine à la cinquième place des Championnats d’Europe U16, frôlant la médaille. Ces résultats me motivent à arrêter les autres disciplines pour me consacrer pleinement à l’haltérophilie.

Sacré meilleur junior en 2000 et 2002, je développe une véritable passion pour l’entraînement et décide d’intégrer STAPS. Je débute à Montpellier, où j’obtiens mon DEUG en 2004 (option judo), année marquée également par une deuxième place aux Championnats d’Europe U23 en 62 kg. En septembre de la même année, j’intègre ensuite l’INSEP jusqu’en 2008. Pendant cette période, je me qualifie pour les Championnats du Monde 2006 et les Championnats d’Europe 2007, durant lesquels je décrocherai que des places d’honneur. En 2008 je me blesse et suis contraint de m’arrêter pendant un an. Je profite de ce temps d’arrêt pour obtenir ma licence STAPS en « Entraînement sportif » ainsi que mon Master 1 STAPS, option « Préparation physique ». Cette même année j’obtiens également le concours de Professeur de Sport CTS. 

Mes meilleures performances en compétition sont 117 kg à l’arraché et 150 kg à l’épaulé-jeté, pour un total de 122 kg et 152 kg réalisés à l’entraînement, dans la catégorie des 62 kg. Le niveau France étant trop élevé pour moi, je manque une qualification pour les Jeux Olympiques de Pékin 2008. J’intègre alors le corps des professeurs de sport et suis affecté à la FFHM, prenant le poste de CTR en Bourgogne où je serai titularisé en 2009.

 

Championnats d’Europe U15-U17 2023 à Chișinău (MOL)

 

2010 marque le début de ma véritable aventure d’entraîneur avec la création du Centre Local d’Entraînement à Dijon, qui deviendra par la suite un pôle espoir, où sera notamment formée Vicky GRAILLOT. Trois ans plus tard, je prends en charge les Équipes de France U17 aux côtés de Renaud LECHEVALIER. Je dirige le pôle jusqu’en 2022, année de sa fermeture. Tout au long de cette aventure, nous remportons de nombreux titres nationaux et enregistrons plusieurs sélections en Équipe de France. Je fais ensuite une « pause » avec l’Équipe de France entre 2018 et 2022, avant de reprendre aux côtés de Vincent RIGAUD la direction des Équipes de France U17. En 2024, le Directeur Technique National Philippe GEISS me sollicite pour coacher aux Championnat du Monde 2024 au Bahreïn avec Vencelas DABAYA, puis aux Championnats d’Europe 2025 en Moldavie, pour enfin m’intégrer au staff objectif 2028-2032.

Quelles grandes étapes ont jalonné ton évolution ?

Forcément, mon arrivée à Clermont-l’Hérault, où j’ai découvert l’haltérophilie avec Clermont Sports. Mon passage en STAPS, qui m’a transmis une grande partie de mes connaissances actuelles et m’a permis de rencontrer des intervenants de haut niveau, ayant travaillé avec les plus grands sportifs. Il y a également mes quatre années passées à l’INSEP. 

Pour en revenir à l’INSEP, un nouveau collectif s’est mis en place au sein du pôle haltérophilie, composé en grande partie de jeunes athlètes jeunes arrivés depuis la rentrée. Quel est l’état d’esprit qui règne aujourd’hui dans le groupe ?

Il y un état d’esprit incroyable, avec des jeunes passionnés et affamés de fonte ! Une ambiance de travail mêlant bonne humeur et soutien mutuel. On a assisté à des séances électriques. On avait déjà eu un avant-gout du groupe durant les stages de cette année. Je ne pouvais pas imaginer mieux pour une première à l’INSEP. J’espère que ça va durer le plus longtemps possible.

En tant qu’entraîneur national, tu as vécu tes premières compétitions avec l’Équipe de France Seniors lors des Championnats du Monde 2024 au Bahreïn, puis des Championnats d’Europe 2025 en Moldavie. Quelles impressions retiens-tu de ces deux expériences ?

Des Championnats du Monde après les Jeux Olympiques, c’est toujours un peu compliqué. Mais comme il n’y avait pas vraiment d’enjeu, je n’étais pas trop préoccupé. En revanche, on avait des objectifs pour les Championnats d’Europe. La victoire de Garance… un moment inoubliable, qui nous rappelle pourquoi on fait ce métier ! Et puis, la médaille d’argent de Vicky à l’épaulé-jeté. Une préparation parfaite pour une médaille parfaite qui ponctue tout le travail qu’on a fait ensemble depuis des années. À chaque fois que je revois les vidéos de ces deux performances, j’ai encore des frissons. A jamais gravé !

 

La joie de Vicky GRAILLOT après sa performance à l’épaulé-jeté à Chișinău (MOL) 

 

La fin de l’année 2025 s’annonce particulièrement riche et intense avec deux grosses échéances à venir cet automne avec l’Equipe de France : les Championnats du Monde Seniors en Norvège du 2 au 11 octobre, suivi des Championnats d’Europe U20-U23 en Albanie du 28 octobre au 4 novembre. Quels sont les objectifs tricolores fixés pour ces deux rendez-vous ?

Pour les Championnats du Monde, nous partons avec une équipe de cinq athlètes, qui viseront le haut des plateaux B. Au regard de la densité et du niveau attendu pour ces premiers Championnats dans les « nouvelles catégories », c’est déjà un bel objectif en soi. Cette compétition va donner le ton pour la suite de la quête olympique et nous permettre de définir la meilleure stratégie pour les deux années à venir. Concernant les Championnats d’Europe U20-U23 en Albanie, nous avons une belle équipe de 12 athlètes dont cinq Insépiens. C’est un collectif incroyablement dynamique, composé de jeunes qui auront à cœur d’intégrer l’Équipe de France Seniors à court terme. Un challenge tout aussi excitant nous attend, et j’espère que nous rentrerons avec 5 à 8 médailles si les planètes s’alignent. 

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