Grand habitué du Championnat de France de Musculation avec cinq participations depuis 2021, Nicolas ALMEIDA, licencié à l’US Créteil HMF, a décroché en juillet dernier son deuxième titre de champion de France en 70 kg. Fort de plusieurs années d’expérience dans cet événement organisé par la fédération, l’athlète âgé de 31 ans évoque son lien avec la musculation, et revient sur ses débuts ainsi que ses moments forts dans la compétition. 

Tu participais en juillet dernier à ton cinquième Championnat de France de Musculation avec la FFHM. Qu’est-ce qui t’a amené à participer à cette compétition ?

Pour être franc, ma première participation s’est faite par hasard. Je ne faisais pas du tout de compétitions et je ne prenais pas trop au sérieux la musculation. On m’a convaincu de tenter l’expérience, et j’ai continué parce que j’ai adoré le concept et le dépassement de soi que cela m’a apporté. J’ai beaucoup aimé l’ambiance et l’adrénaline. Je suis un compétiteur ! Rester sur un échec et ne pas atteindre le podium, ce n’était pas possible à mes yeux.

Depuis combien de temps pratiques-tu la musculation ? Que t’apporte la musculation au-delà de l’aspect compétitif ?

Je me suis inscrit en salle vers l’âge de 20-21 ans, mais j’ai eu du mal à me créer une vraie routine. À la base, je viens des sports collectifs comme le football ou le basket. Avec le temps, j’ai pris goût à la musculation. Au-delà de l’aspect compétitif, cela m’a apporté discipline, dépassement de soi et bien-être.

Comment as-tu évolué depuis ta première participation jusqu’à aujourd’hui ?

Je suis devenu plus mature, plus posé, et aussi plus complet sportivement. Cette compétition m’a donné l’envie d’en vivre d’autres !

À quoi ressemble une semaine type d’entraînement en préparation pour un championnat ?

Je travaille tous les mouvements de base : développé couché, squat, deadlift, dips, tractions à la barre fixe et rowing. Mais je me concentre surtout sur mes points faibles, les épreuves où j’ai le plus de difficultés. Une chose que j’ai apprise, surtout après avoir terminé deuxième en 2023, c’est qu’on gagne non seulement avec ses muscles, mais aussi avec sa tête. Je suis donc devenu plus stratégique. Être le meilleur partout, sur toutes les épreuves, n’est pas nécessaire, car certaines peuvent te griller pour la suite de la compétition. L’important n’est pas d’être le meilleur de tous, mais de viser la victoire. Chaque année, les épreuves changent, et il faut être polyvalent. C’est ce que j’aime dans cette compétition !

Nicolas lors du Championnat de France de Musculation 2025 à L’Arene CrossFit Fontenay (Crédit photo : FFHM)

Si tu devais retenir une seule édition du Championnat de France de Musculation, laquelle choisirais-tu ?

Je dirais en 2024 lors du Salon Fitex. C’était une compétition importante pour moi vis-à-vis du monde. Mais je suis tombé deux fois sur les squats, où je m’étais fait mal au dos. Pourtant, je m’étais bien préparé à cette épreuve et j’étais très confiant. Malheureusement, j’ai connu une grosse baisse de forme (peut-être à cause de la route en voiture, du manque de sommeil ou parce que j’étais enrhumé). Faire une bulle alors qu’au fond de moi je savais que je pouvais être parmi les meilleurs, ça m’a dégoûté. J’avais à moitié baissé les bras… Mais je n’ai pas lâché ! Et quand j’ai vu que j’étais qualifié, ma motivation et mon moral ont explosé !

Y a-t-il un moment fort ou marquant d’un précédent championnat qui t’a particulièrement marqué ? 

Chaque année, s’il y a bien quelque chose qui me marque particulièrement, c’est la bienveillance, la gentillesse et le respect entre les athlètes, sans oublier ceux qui organisent la compétition et qui donnent vraiment le meilleur d’eux-mêmes. Mais si je devais retenir un seul moment, ce serait celui où Julien a gagné en 2023. Je savais que j’aurais pu être premier cette année-là, mais j’ai terminé deuxième à cause de l’épreuve finale : le kettlebell au-dessus de la tête. Sans souplesse d’épaule, tu pars avec un désavantage, et je savais que j’allais échouer lors de ce duel en finale 1 contre 1. J’étais tout de même heureux d’avoir perdu face à Julien, qui le méritait vraiment, que j’apprécie énormément et qui est avant tout mon ami.

Nicolas médaillé d’or lors du Championnat de France de Musculation 2025 (Crédit photo : FFHM)

Quels conseils donnerais-tu à un athlète qui voudrait se lancer dans la compétition ? 

Prendre du plaisir, être discipliné, se dépasser, travailler, et ne jamais abandonner malgré les épreuves. Ne pas avoir peur de l’échec, ne pas douter, même dans les moments les plus durs et savoir bien s’entourer. J’ai un exemple me concernant, lorsque je suis monté sur le podium à la troisième place lors de ma deuxième participation en 2022. C’était l’année juste après le COVID, une période où je ne m’étais quasiment pas entraîné (salles fermées, soucis personnels, etc.). Puis, quelques mois avant le Championnat de France et les Championnats régionaux, je m’y suis remis à fond. Mais un mois avant le Championnat de France, je me suis blessé, ce qui m’a quasiment contraint à un arrêt total. Malgré ça, je me suis dit qu’il fallait que je donne le meilleur de moi-même. Et j’ai été récompensé. Il faut toujours être fier de ce que tu accomplis, car toi seul sais par quelles épreuves tu passes. 

Y a-t-il des projets que tu aimerais développer autour de la musculation ?

J’aimerais transmettre le goût du sport, le dépassement de soi, et surtout montrer que le sport peut t’aider à surmonter des épreuves difficiles, à traverser des situations qui semblent désespérées.