Journée des droits des femmes

     En ce 8 mars, à la FFHM nous célébrons la Journée Internationale des droits des femmes. Pour l'occasion, la Fédération souhaite mettre en avant celles qui font notre sport. Cette journée marque le début d'une série consacrée aux femmes arbitres, coachs, athlètes...

Depuis de nombreuses années, la Fédération lutte contre les préjugés visant à faire de l’haltérophilie un sport réservé aux hommes. Malgré ce qu’on pourrait penser, les femmes sont plus que présentes dans l’haltérophilie française. Elles représentent d’ailleurs 40% des licenciés et surtout plus de 86% des médailles décrochées par l’Équipe de France en 2022 !

Dans ce premier volet d’interview sur les Femmes de l’Haltéro, nous avons décidé de questionner une femme ayant la double casquette athlète/dirigeante. Passée par l’Equipe de France, elle se consacre désormais davantage à l’entraînement et à la kinésithérapie. C’est Anaïs Michel qui se prêtera au jeu des questions

    

Que signifie pour toi la journée internationale des droits des femmes ?

C’est important que cette journée ait lieu pour parler des discriminations que connaissent les femmes encore aujourd’hui. Cela doit être mis en lumière et ça ne doit plus être tabou ou jugé comme un mouvement féministe, c’est juste ce qui doit être. On est tous égaux même si physiologiquement on est différents.

On doit aujourd’hui trouver des moyens et des solutions pour que ça n’arrive plus et ça commence déjà par en parler. Cette journée a lieu parce que des inégalités persistent et c’est tellement regrettable…

   

Quelle est la femme qui t’a le plus inspiré / qui t’inspire le plus ?

Il y a beaucoup de femmes qui m’inspire. Dans le monde du sport, je choisirai Sarah Ourahmoune qui est une boxeuse médaillée olympique, maman, cheffe d’entreprise et très impliquée dans le mouvement sportif. C’est une femme qui mène de front sa vie professionnelle sportive et familiale.

   

A quel âge et comment es-tu arrivé dans l’haltérophilie ?

J’arrive dans l’haltérophilie à 17 ans. Il y avait un club à côté de mon lycée à Langres et c’est mon oncle qui m’y a amené quand j’étais en seconde. Après quelques entraînements j’ai décidé de rester parce que la discipline et surtout la compétition m’ont plu.

   

As-tu rapidement trouvé l’équilibre entre la vie quotidienne et l’haltérophilie ?

Au début, avant que je puisse avoir des emplois du temps aménagés c’était assez compliqué de concilier les deux mais au fil du temps j’ai pu construire une stabilité professionnelle et sportive grâce à mes différents clubs, mon entourage et la Fédération.

Mon organisation a évolué au cours de ma carrière, grâce à mes résultats et toutes les personnes qui m’ont aidé à évoluer.

   

Quelles sont les difficultés que tu as déjà rencontrées en tant que femme ?

Je n’ai pas le sentiment d’avoir rencontré des difficultés spécifiquement parce que je suis une femme, et je pense être une chanceuse de pouvoir dire ça !

Au cours de ma carrière de plus en plus de femmes ont pratiqué l’haltérophilie et petit à petit les préjugés disparaissaient. Aux JO de Tokyo nous étions même 3 femmes pour un homme donc pas en minorité. Hormis les préjugés entendus il y a plusieurs années sur l’image de la discipline (masculine et disgracieuse dans l’esprit des gens), je n’ai pas eu de difficultés, en tout cas rien qui m’ait donné envie d’arrêter.

    

Quelle est, selon toi, l’image qu’ont les hommes vis-à-vis de la pratique féminine de l’haltérophilie ?

Aujourd’hui je ne pense pas qu’il y ait du jugement, au contraire. Il y a vraiment du respect pour la performance en tant que tel.

    

Qu’est-ce que l’haltérophilie change dans ton quotidien ?

L’haltérophilie a changé une bonne partie de ma vie et a été ma priorité pendant 17 ans. J’ai fait tout mon possible pour arriver là où je suis arrivée, j’arrête ma carrière sans regret.

Actuellement j’entraîne, je fais quelques compétitions mais cela va réellement se terminer à la fin de cette saison, je troque mes chaussures pour une casquette d’entraîneurs jeunes à la VGA Saint-Maur, et surtout, pour une reconversion de kinésithérapeute.

    

Qu’est-ce que tu dirais pour motiver les femmes à venir ?

Je leur dirais qu’elles fassent ce dont elles ont envie, qu’elles croient en elles, qu’elles travaillent dur et qu’elles rêvent aussi fort sans se préoccuper des jugements. Évidemment j’encourage à pratiquer !

    

Ce que tu changerais / aimerais mettre en place pour les femmes (dans le sport en général) ?

Je mettrais l’accent sur l’accompagnement des sportives qui veulent devenir maman. C’est déjà en train de se mettre en place et j’encourage la démarche.

Avant c’était un sujet délicat, un peu tabou mais c’est en train d’évoluer. Ça ne doit plus être un frein à la pratique du haut niveau et des solutions doivent être apportées aux mamans sportives.

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