Rencontre avec Nathalie Garet, présidente engagée depuis 30 ans

Malgré les évolutions de la société, être une femme dans un sport connoté masculin n’est pas toujours évident. Pourtant, elles sont nombreuses à lutter contre les préjugés et pour leur émancipation. Ces figures de proue du sport féminin sont arbitres, athlètes, dirigeantes… et sont de plus en plus présentes dans le paysage de l’haltérophilie. À l’heure de la féminisation des sports, un club fait figure de modèle en organisant notamment le Tournoi International Féminin de Lyon chaque année. Il a fêté ses 130 ans récemment et fait donc partie des plus anciens clubs de France.

Rencontre aujourd’hui avec Nathalie GARET, présidente engagée du club de la Gauloise de Vaise à Lyon.

 

 Pouvez-vous vous présenter en quelques phrases.

Bonjour, je suis Nathalie GARET, présidente du club « La Gauloise de Vaise ». J’ai 55 ans, deux enfants (haltérophiles...) et j’exerce la profession de directrice du développement du quart Sud Est de la France dans un réseau de franchises dans le domaine de l’intérim et du recrutement cdd/cdi. J’ai rejoint le club en 1988 par l’intermédiaire de mon conjoint haltérophile.

 

 Parlez-nous du club de la Gauloise de Vaise.

La Gauloise de Vaise est une « vieille dame » qui est née en 1893. Le club a traversé les âges, les guerres, les crises économiques et sanitaires. Nous avons connu différentes disciplines : l’escrime, la gymnastique, l’haltérophilie. Une chorale et une fanfare nous ont longtemps accompagné. Aujourd’hui, Haltérophilie, Musculation, Fitness et sport santé composent les activités du club avec un fort développement de l’haltérophilie.

 

 Dans quelles conditions arrivez-vous à la tête du club ?

Tout d’abord secrétaire, c’est assez naturellement que j’arrive à la présidence du club dans les années 1990, je resterai à ce poste une quinzaine d’années avant de passer la main à mon vice-président de l’époque Manuel MARTIN. Le bureau me demande de revenir en 2016 et je reprends alors mes fonctions de présidente.

 

 Avez-vous remarqué des changements depuis votre arrivée ?

Je m’occupe beaucoup des relations avec les élus et les institutionnels. Je note surtout que notre positionnement auprès de la mairie s’est renforcé. Ainsi nous créons désormais de vrais partenariats.

 

 Ce 130ème anniversaire est-il l’occasion de se réinventer ?

Se réinventer ? C’est une nécessité de le faire en permanence pour survivre.

Pour ces 130 ans, j’ai travaillé pour l’obtention des labels sport santé et école d’haltérophilie :

  • Les jeunes sont l’avenir des clubs, il faut savoir leur consacrer du temps.
  • Concernant le sport santé, nous en sommes convaincus depuis le premier jour. Notre coach Merlin SENECLAUZE a fait partie de la première session de coachs formés par la FFHM en sport santé.

 

 Nous avons beaucoup parlé du 8ème Tournoi de Lyon qui a eu lieu récemment, cela vous tient à cœur d’organiser ce tournoi chaque année ?

Oui, particulièrement. Ce tournoi est une mise en lumière de l’haltérophilie féminine. C’est l’occasion pour des athlètes de niveau régional de côtoyer des athlètes du plus haut niveau français et international dans les mêmes conditions de compétition. Nous souhaitons que des valeurs fortes se partagent : bienveillance, convivialité mais aussi dépassement de soi et travail.

 

 D’ailleurs, parlez-nous des satisfactions de cette 8ème édition. 

Cette édition a été un réel succès. Étaient présentes des athlètes françaises, italiennes et belges.

C’est une vraie fierté pour moi d’avoir vu se confirmer trois qualifications aux championnats du Monde jeunes à venir en Albanie, avec notamment notre jeune athlète Sara IAFRATE qui réalise cette superbe performance. C’est si important dans la vie d’un athlète.

Je remercie d’ailleurs à nouveau très chaleureusement tous nos partenaires mais également les bénévoles de la Gauloise de Vaise sans qui rien ne serait possible.

 

 Quelles sont les échéances à venir pour vous et pour votre club ?

L’obtention des labels, je l’espère. La poursuite de la professionnalisation de l’ensemble de nos activités avec l’intervention de nos coachs : Gaétan DOMINGUEZ sur l’haltérophilie et Merlin SENECLAUZE sur le sport santé.

De nouvelles performances individuelles et collectives pour nos athlètes avec les championnats du monde pour Sara et les championnats de France pour plusieurs athlètes déjà qualifiés.

 

 Alors que la journée des droits des femmes approche, sentez-vous un changement des attitudes et des mentalités vis-à-vis des femmes dans votre club et dans l’haltérophilie en général ?

J’ai fait quelques compétitions, quand l’haltérophilie s’est ouverte aux femmes : pour montrer que c’était possible… Inutile de dire que ce temps est bien loin et que ce sport s’est totalement ouvert aux femmes et les pratiquantes en haltérophilie sont de plus en plus nombreuses.

La Gauloise de Vaise a toujours eu des femmes dans ses rangs, je me suis toujours sentie à ma place au sein du club. Ce qui a vraiment changé, c’est le nombre de pratiquantes.

 

 Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à une femme souhaitant s’investir dans un club ?

Foncez ! la légitimité n’est pas une question de sexe mais une question d’engagement et de travail.

Et surtout : prenez plaisir !!

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