Bilan Ashgabat 2018

Le 6 juillet dernier, l’IWF officialisait les 20 nouvelles catégories de poids de corps (10 féminines et 10 masculines) dont 14 sont inscrites au programme olympique des JO de Tokyo 2020 (7 féminines et 7 masculines).Ces championnats du Monde marquaient d’un côté le nouveau départ de l’haltérophilie mondiale avec le retour des 9 pays suspendus suite à l’affaire des réanalyses des échantillons de Pékin 2008 et de Londres 2012, et de l’autre, la première épreuve qualificative pour les JO 2020.

L’ÉQUIPE DE FRANCE DÉJÀ TOURNÉE VERS TOKYO 2020

Les nouvelles modalités de qualification olympique sont plus exigeantes à plus d’un titre. Pour simplifier, elles passent d’une logique collective sur deux mondiaux à une qualification nominative (intransférable) sur une période de 18 mois où 4 performances, traduites en « Robi points » seront additionnées pour déterminer les 14 haltérophiles par catégorie olympique qui iront en découdre à Tokyo pour le sacre olympique. Cette campagne olympique s’achèvera le 30 avril 2020 où les 8 meilleur(e)s mondiaux et les 5 meilleur(e)s haltérophiles continentaux hors top 8 mondial, le tout à 1 par nation, décrocheront leur ticket pour les JO 2020. La dernière place qualificative de chaque catégorie est dévolue au pays hôte ou décernée par invitation.Les membres de l’équipe de France étaient donc déterminés à prendre le meilleur départ dans cette longue course à la qualification olympique, avec comme objectif de viser le top 8 mondial à 1 par nation et/ou d’être le (la) meilleur(e) européen(ne) hors top 8 mondial, pour afficher dès ces mondiaux à Ashgabat, leurs ambitions olympiques. CÔTÉ PERFORMANCE La délégation française était composée de 5 haltérophiles (ndlr : le forfait à la dernière minute de Manon LORENTZ -49 kg, sur blessure).

ANAÏS MICHEL (VGA ST-MAUR/INSEP) LIMITE LES DEGATS

Engagée au plateau B en -49 kg, Anaïs avait l’opportunité de se confronter à deux adversaires directes pour la place de meilleure européenne (hors top 8 mondial à 1 par nation) : la Russe Kristina SOBOL et surtout la Turque Saziye ERDOGAN. Malgré un échauffement très prometteur, Anaïs n’a pas réussi à se libérer sur le plateau. Crispée, elle validera 78 kg à l’arraché et 94 kg au jeté, bien en dessous de ses objectifs.Avec 172 kg au total olympique (soit 634.3392 Robi pts), Anaïs termine 17ème de ces mondiaux et se place 3ème européenne derrière la Turque (178 kg soit 710.87 Robi pts) et la Russe (176 kg soit 684.6812 Robi pts). Avec 85 pts de retard sur la meilleure européenne hors top 8 mondial (ndlr la Roumaine Ramona ANDRIES se classe 5ème), Anaïs réalise un faux départ et aura l’opportunité de rebondir très vite lors de la 5th International Qatar Cup à Doha fin décembre pour refaire son retard.

GAELLE NAYO KETCHANKE (CLERMONT SPORT) INTÈGRE LE TOP 6 MONDIAL

Engagée en finale des -76 kg, Gaëlle avait pour objectif d’intégrer le top 8 mondial et, l’occasion de marquer des points importants sur ses adversaires directes en vue de la qualification olympique pour Tokyo. Compte tenu de la densité beaucoup plus faible dans la catégorie supérieure en -81 kg (non olympique), l’Espagnole Lydia VALENTIN, l’Américaine Jenny ARTHUR et la Biélorusse Darya NAUMAVA avait choisi de monter pour l’occasion afin de tenter d’accrocher le podium mondial. Cependant, ce choix avait des conséquences non négligeables sur la course olympique en -76 kg, avec particulièrement une perte sèche de 90 Robi pts à performance égale. Centrée sur son projet olympique, Gaëlle a mené le combat dans sa catégorie de prédilection.Avec un match quasi parfait, Gaëlle réalise 107 kg à l’arraché et 136 à l’épaulé-jeté, soit 243 kg au total olympique (756,3840 Robi pts). Elle se classe 6ème et lance parfaitement sa campagne olympique. Cette place sera à conforter dès le prochain acte à Batoumi (Géorgie) en avril prochain. La catégorie des -76 kg étant délimitée par deux catégories non olympiques : les -71 kg et les -81 kg, les stratégies de qualification sont multiples, et la lutte s’annonce serrée. 

BERNARDIN KINGUE MATAM (VGA ST MAUR/INSEP) PREND SES MARQUES EN -67 KG

Suite à l’annonce des nouvelles catégories de poids de corps, Bernardin a fait le choix de descendre en -67 kg (au lieu de monter en -73 kg) dans l’optique de s’offrir la perspective d’une médaille olympique à Tokyo. Il s’est entouré aussitôt d’une diététicienne pour l’aider à construire ce projet et être compétitif en seulement 3 mois. Compte tenu de cette problématique de poids, l’objectif pour Bernardin, engagé en finale des -67 kg, était de prendre ces marques dans sa nouvelle catégorie, tout en capitalisant des premiers points dans la course à la qualification.En difficulté à l’arraché où il valide 134 kg, il a su rebondir dans son mouvement de prédilection avec 173 kg au jeté et totalise 307 kg (soit 856.6435 Robi pts). Il se classe 10ème et se positionne 1er européen hors top 8 mondial à 1 par nation (le Géorgien GOGA CHKEIDZE est 7ème), juste devant l’Allemand Simon BRANDHUBER et l’Italien Mirko ZANNI. Là encore, au regard de la densité importante, il ne faudra pas baisser sa garde jusqu’à l’ultime étape de cette campagne olympique : les championnats d’Europe 2020. En attendant, Bernardin sera à la 5th International Qatar Cup en décembre prochain pour gagner quelques points supplémentaires.

DORA TCHAKOUNTE (VGA ST-MAUR/INSEP), RETOUR EXPLOSIF SUR LA SCENE INTERNATIONALE

Dora a repris le chemin de l’entraînement il y a seulement quelques mois avec l’objectif de s’inscrire pleinement dans la campagne olympique de 2020. Engagée au plateau B en -59 kg, Dora devait elle aussi prendre l’ascendant sur ses adversaires directes pour la place de meilleure européenne (hors top 8 mondial à 1 par nation).Avec 203 kg (soit 705.9072 Robi pts), elle se classe 13ème et se place 2ème européenne (à égalité avec la Russe) derrière l’Arménienne Isabella YAYLYAN qui se classe 9ème et enregistre 210 kg au total (soit 790.0548 Robi pts). Grâce à une excellente entrée en matière, Dora connaît maintenant son adversaire directe pour la qualification olympique.Le rendez-vous est pris pour les championnats d’Europe 2019 qui se dérouleront à Batoumi (GEO) en avril prochain afin de combler, dès cette 2ème étape, une bonne partie de son retard (85 Robi pts) sur l’Arménienne.

ANTHONY COULLET (EEAR MONTEUX/INSEP) DEVIENT L’HOMME LE PLUS FORT DE FRANCE

Engagé au plateau B des +109 kg, Anthony avait tout à gagner dans une catégorie où l’Europe domine les débats. La place de meilleur européen hors top 8 mondial à 1 par nation, synonyme de ticket pour Tokyo, vaudra son pesant d’or. Auteur d’une préparation exemplaire, Anthony a franchi une nouvelle étape dans la construction de son projet olympique en battant son record de 16 kg au total. Avec 165 kg à l’arraché et 221 kg au jeté, il se classe 15ème avec 386 kg (soit 646,3719 Robi pts) juste devant son rival le Serbe Tamas KAJDOCI avec qui il fait ses classes depuis le début de sa carrière. Pour l’instant, les meilleurs européens hors top 8 mondial à 1 par nation comme Peter NAGY (HUN) ou Kamil KUCERA (CZE) sont loin devant avec plus de 140 Robi pts (respectivement 413 kg et 410 kg au total), mais l’écart se réduit.A 21 ans, Anthony rentre déjà dans l’histoire de l’haltérophilie française en soulevant 221 kg à l’épaulé-jeté, soit la barre la plus lourde jamais soulevée par un français.Les championnats d’Europe de Batoumi (GEO) en avril prochain offriront une nouvelle opportunité à Anthony pour se rapprocher des meilleurs européens.

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